Chargement...
René Barbier III..... son seul nom évoque des images telles que visionnaire, pionnier, croisé ou légende. Pourquoi ? Creusons un peu plus pour découvrir qui est cet homme et comment il en est venu à produire l'un des vins les plus réputés au monde... le distingué Clos Mogador.
René Barbier III est né en 1950 à Tarragone, en Espagne, d'une...
René Barbier III..... son seul nom évoque des images telles que visionnaire, pionnier, croisé ou légende. Pourquoi ? Creusons un peu plus pour découvrir qui est cet homme et comment il en est venu à produire l'un des vins les plus réputés au monde... le distingué Clos Mogador.
René Barbier III est né en 1950 à Tarragone, en Espagne, d'une longue lignée de vignerons français... On peut facilement en conclure que la viticulture était dans son sang depuis sa naissance. Sa grand-tante, Elisabeth Barbier, est l'auteure du célèbres nouvelles françaises "Les gens de Mogador", d'après lesquelles, il a donné son nom à son premier cru.
Adolescent, René a suivi une formation d'œnologue dans les écoles prestigieuses de Bordeaux, Bourgogne et Limoux en France. Pendant sa formation, il a travaillé dans des domaines viticoles réputés tels que Moueix, producteur de Petrus, sous la direction de Jean-Claude Berrout. Il rentre ensuite en Espagne et commence sa carrière en travaillant comme responsable des exportations pour la famille Palacios de la Rioja. Cet événement l'a mis en contact avec le jeune Alvaro Palacios (producteur de L'Ermita) qui deviendra un ami de toujours et le soutiendra dans son futur projet.
Alors pourquoi René est-il décrit par beaucoup comme un visionnaire ? Il se décrit lui-même comme un hippie typique des années 70, avec ses longs cheveux, sa barbe, son camping-car et une tête pleine d'idéologies et de fortes convictions. Chaque week-end, il part en randonnée avec sa femme et sa jeune famille pour explorer la région. Il est fasciné par la région inconnue et abandonnée du Priorat. Il est d’ailleurs convaincu de son potentiel en tant que région viticole prometteuse. Dans les années 70, le Priorat était complètement négligé et n'était connu que pour la vente de vin en gros. Le terrain est montagneux et abrupt avec un sol riche en schiste et ardoise. La culture de la vigne y était difficile, exigeante et coûteuse.
Mais René était un pionnier et les défis évidents de la viticulture dans le Priorat ne l'ont pas rebuté. Il y a donc acheté sa première parcelle en 1979 et a travaillé avec les vignes existantes sur le terrain en plus des nouvelles vignes qu'il a plantées. Malgré l'environnement difficile pour la culture du vin, René n'avait qu'un seul objectif : faire un vin aussi bon ou meilleur que les bourgognes !
Alors pourquoi a-t-il aussi été décrit comme un croisé ? Parce qu'il a expliqué son projet à ses proches et a convaincu Carlos Pastrana, Alvaro Palacios, José Luis Perez et Daphne Glorian de lui emboîter le pas et d'acheter de petites parcelles de terre pour y planter des vignes à proximité. Ils ont été appelés le "Groupe Gratallops" car ils ont uni leurs forces pour construire une cave à vin commune juste à l'extérieur du village de Gratallops.
Pendant dix ans, René a travaillé jour et nuit, le week-end et durant ses vacances. Sur sa parcelle, il a construit des terrasses, entretenu les vignes existantes, planté de nouvelles vignes et reconstruit la maison familiale à partir des ruines présentes. Même dans les années 80, il était convaincu des avantages de la biodiversité et de la durabilité et il avait le désir de devenir autonome en utilisant toutes les ressources qui l'entouraient. Il a installé des panneaux solaires sur sa maison familiale et il a pris soin de ses vignobles qui étaient entrecoupés d'oliviers et d'amandiers, de pêchers sauvages, de cerisiers et de pruniers. Son approche de la terre est très naturelle, il trouve un équilibre entre le terrain sauvage et le terrain cultivé et utilise des méthodes biodynamiques. Tous les aspects de la vinification et de l'élevage font l'objet d'un soin méticuleux. Il a appliqué les techniques de vinification de ses enseignements de Bordeaux. Il a opté pour des cépages autochtones (Grenache et Carignan) mais a également planté des cépages plus internationaux comme la Syrah et le Cabernet Sauvignon.
Et malgré toutes les grandes expressions utilisées pour le définir, il reste humble et affirme que cette période a été pour lui un long chemin d'observation et d'apprentissage. Mais il reste convaincu que la production de qualité commence d'abord dans le vignoble et que le meilleur vin est celui qui a une histoire à raconter.
En 1989, les 5 compagnons étaient prêts pour la première vendange, mais ils avaient tous mis tout ce qu'ils avaient dans cette aventure et étaient maintenant à court d'argent. Aucune banque n'était prête à les aider non plus, car ils ne voyaient aucun avenir dans la viticulture dans le Priorat. Cependant, le groupe Gratallops se rassembla une fois de plus : Daphne Glorian a vendu sa voiture et Alvaro Palacios a même vendu sa précieuse moto afin de récolter suffisamment de fonds pour continuer ..... 1989 est leur premier millésime, 5 étiquettes, 5 domaines mais un unique vin avec la dénomination "Clos". Le légendaire Clos Mogador était né.
Néanmoins, la vente de ce premier millésime a été plus difficile que prévu. Compte tenu du temps, de l'énergie, du travail et du coût élevé de l'élaboration de ce vin, chaque bouteille devait être vendue à un certain prix pour être rentable. Le prix demandé à l'époque était audacieux et ambitieux, car ils essayaient de vendre l'un des vins les plus chers d'Espagne, produit par des inconnus d'une région en Espagne inconnue: la région viticole du Priorat
En 1991, René rencontre Angelo Giorgio Loparco, un marchand de vin suisse, et l'a convaincu d'acheter 80 % de sa production à cette époque. Cette vente lui permettra de procéder à l'embouteillage du deuxième millésime.
Puis, en 1993, un des premiers journalistes à visiter le Priorat est venu de Suisse. Depuis lors, les relations entre le Priorat et la Suisse n'ont cessé de se développer. René avec son Clos Mogador a ensuite obtenu des scores impressionnants de la part des critiques de vin et Robert Parker a été l'un des premiers critiques internationaux à faire l'éloge du vin - le Clos Mogador a depuis lors obtenu 98 points à plusieurs reprises et l'Espectacle 99 points. René a également été décoré de l'Ordre du mérite agricole par le gouvernement espagnol.
Actuellement, le Clos Mogador est l'un des vins les plus excitants et les plus prestigieux d'Espagne et René Barbier a réussi à créer l'une des marques les plus connues dans tout le Priorat, même s'il n'a jamais cherché à se faire une réputation. Il a eu une vision, mais il a aussi pris un pari et, grâce à son travail acharné, son dévouement et sa passion, cela a porté ses fruits. Beaucoup le définissent comme une légende vivante et le père spirituel du Priorat.
Aujourd'hui, ses fils poursuivent son héritage et le portent encore plus loin. René Junior est un grand vigneron à part entière et Christian supervise tous les vignobles de la famille et ouvre la voie à l'agriculture biodynamique.
La famille produit aujourd'hui 5 vins : Clos Mogador, Manyetes, Nelin, Espectacle et Com Tu.